Un journaliste et soldat - Sir Edward Whipple Bancroft Morrison
SIR EDWARD WHIPPLE BANCROFT MORRISON - KCMG DSO
Section 29, Lot 16 N
Edward Whipple Bancroft Morrison, fils d’immigrants écossais, naît à London, en Ontario, le 6 juillet 1867.
Il est impliqué avec les militaires durant toute sa vie d’adulte, tout d'abord dans la milice. Il sert avec distinction lors de deux guerres; d'abord, en 1900, dans la guerre des Boers en Afrique du Sud où il est lieutenant d'artillerie, commandant le flanc gauche de la Batterie D (il est intéressant de noter que son ami intime, John McCrae – auteur du poème In Flanders Fields – commandait le flanc droit de la Batterie D). Il reçoit l’Ordre du service distingué (D.S.O.) en 1901 pour « son habileté et son sangfroid » en sauvant des fusils lors d’une retraite.
Entre les deux guerres, le comte Grey charge Morrison d’organiser les Boy Scouts en 1910.
Entre 1914 et 1919, Morrison sert d'abord comme lieutenant-colonel commandant la 1re Brigade de l’artillerie de campagne canadienne (CFA), puis la 2e Brigade de la CFA et enfin, à la fin de 1916, il est promu brigadier-général commandant toute l'artillerie canadienne jusqu'à la fin de la guerre et à la démobilisation, et il est de nouveau promu major-général et fait chevalier.
Au champ d'honneur Morrison et John McCrae ont servi ensemble pendant la Première Guerre mondiale, où McCrae voulait désespérément être sur le champ de bataille. Il ne se contentait pas de servir comme chirurgien; il voulait aussi servir son pays en tant que soldat. John McCrae voulait vraiment être artilleur. Il sortait et tirait avec une arme à feu en uniforme médical. Cela aurait été contraire à la Convention de Genève.
C'est son ami Morrison qui a développé le poste de chirurgien régimentaire. McCrae portait son uniforme d'artillerie pendant la majeure partie de son séjour en France. Un récit entourant la publication de Au champ d'honneur est que McCrae avait rejeté le poème. C'est peut-être Morrison qui l'a ramassé et l'a soumis pour publication.
Le poème a d'abord été rejeté par le London Spectator avant d'être accepté par le magazine Punch, qui l'a publié pour la première fois le 8 décembre 1915. En quelques mois, il est devenu l'un des poèmes les plus populaires de la guerre. Bibliothèque et Archives Canada possède une copie du poème, écrite au crayon sur du papier jaune, datée du 8 décembre 1915, signée par McCrae et offerte par Morrison.
Malgré des récits différents sur la manière exacte dont In Flanders Fields a été écrit et publié, McCrae n'aurait pas pu le créer, sinon pour Morrison.
Il termine son service de guerre en tant que major-général Sir Edward Morrison. Il commande l'artillerie canadienne à la crête de Vimy, à la colline 70, à Passchendaele et durant les batailles critiques des « 100 derniers jours » qui ont mis fin à la Première Guerre mondiale.
Les 100 derniers jours de la Première Guerre mondiale, soit du 8 août au 11 novembre 1918, sont aujourd’hui connus sous le nom d’« offensive des Cent-Jours ». Lorsqu’il est question des importantes contributions du Corps canadien le long du front occidental pendant cette période, toutefois, on parle des « cent jours du Canada ». Durant ces cent jours, les forces canadiennes et alliées, dans une série de batailles d’importance, repoussent sans relâche l’armée allemande vers l’est à partir d’Amiens, en France, jusqu’à Mons, en Belgique. Cela débouchera sur la capitulation allemande et la fin de la guerre.
Sur la couverture arrière de son livret d'officier, il y a un compliment manuscrit rédigé par le commandant du Corps canadien à la fin de la Première Guerre mondiale : « Je tiens à consigner ici mon appréciation de la qualification exceptionnelle du major-général Morrison, CB DSO, comme artilleur. Il connaît son travail à fond et adore se battre. Il est vif, énergique, galant, capable et loyal. C’est un bon organisateur, clairvoyant, équitable et juste. » - Lt Gén. A.W.Currie [général canadien et commandant du Corps canadien, général Sir Arthur Currie].
L'autre carrière d'Edward Morrison est celle de journaliste et de rédacteur en chef. Il débute comme reporter en 1888, tout d'abord au Hamilton Spectator, pour en devenir le rédacteur en chef.
Le 1er juillet 1898, il monte en grade pour devenir le rédacteur en chef de l’Ottawa Citizen jusqu'en 1913, juste avant la Première Guerre mondiale. De retour d'Europe après la guerre, en 1919, il devient inspecteur général adjoint de l'artillerie et siège à un comité de réorganisation de la milice. En 1920, il devient maître général du matériel de guerre et sert comme adjudantgénéral en 1922-1923.
Il prend sa retraite en 1924 et il décède à Ottawa l'année suivante, le 28 mai 1925.